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Traitement alternatif du syndrome de Lennox Gastaut SLG par le cannabidiol CBD

Dernière mise à jour : 1 mars 2022

Le syndrome de Lennox-Gastaut se caractérise chez l’enfant par une forte proportion de formes résistantes aux traitements antiépileptiques classiques. S’il existe des alternatives diététiques (régime cétogène) ou chirurgicales (stimulation du nerf vague ou callostomie), il est toutefois conseillé d’avoir épuisé l’ensemble des solutions médicamenteuses avant de choisir des alternatives non médicales. il s'agit d'un syndrome épileptique progressive, c’est-à-dire qu’elle évolue dans le temps donnant lieu à des crises de plus en plus graves.


Cet arsenal thérapeutique médical inclut désormais le cannabidiol (CBD). Ce médicament, issu du cannabis (cannabis thérapeutique), dispose en effet désormais d’un autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne, comme traitement pour la SLG.


Qu'est-ce que le cannabidiol (CBD) ?


Le cannabidiol est un cannabinoïde extrait naturellement d’une plante, le cannabis (nom scientifique : Cannabis Sativa). Il existe en réalité plus d’une centaine de phyto-cannabinoïdes différents dans le cannabis, mais les deux principaux sont le THC et le CBD.


Le THC ou delta-9-tetrahydrocannabinol est une molécule psychostimulante et addictive : c’est une drogue considérée dans la plupart des pays comme un stupéfiant, à usage interdit.

Le CBD ou cannabidiol est une molécule proche structurellement du THC, mais dénuée de tout effet psycho-stimulant ou addictif : ce n’est pas une drogue et c’est un produit autorisé dans de nombreux pays dans le monde.


On a découvert très tôt les effets bénéfiques du CBD sur la santé, et notamment sur le système nerveux central. Cette molécule agit principalement comme antalgique majeur, calmant, anti-inflammatoire et anti-épileptique. Ces différentes indications ont alors fait du cannabidiol un produit de choix en phytothérapie.


Depuis quelques années, le CBD commence à être utilisé comme médicament, avec des AMM définissant son usage légal. Le produit EPIDYOLEX ou EPIDIOLEX à base de cannabidiol a ainsi obtenu une AMM européenne pour le traitement des crises épileptiformes du syndrome de Lennox-Gastaut chez les enfants de 2 ans et plus.


En France, l’Epidyolex est autorisé par la Haute Autorité de Santé depuis le 15/10/2014 dans le traitement du syndrome de Dravet et depuis le 20/03/2017 dans le traitement du syndrome de Lennox-Gastaut. L’AMM de septembre 2019 le préconise en adjuvant au Clobazam, un anxiolytique appartenant à la famille des benzodiazépines, et en association à au moins un traitement antiépileptique. En Suisse, la mono-préparation de cannabidiol Epidiolex® est autorisée dès 2 ans depuis août 2021, comme traitement adjuvant des crises épileptiques du syndrome de Lennox-Gastaut.

En Suisse, du CBD sur ordonnance est disponible. Il existe également des produits à base de cannabidiol sans ordonnance qui peuvent être proposés avec un accompagnement médical. Comme pour les médicaments contenant du THC, des critères relativement stricts doivent être remplis avant de pouvoir accéder à ce type de traitement. Retrouvez plus d’informations sur le CBD à usage médical ici.

Comment agit le cannabidiol (Epidiolex) sur le syndrome de Lennox Gastaut?


Les différents travaux sur le cannabis thérapeutique ont montré l’existence chez les mammifères de récepteurs spécifiques sur le système nerveux, appartenant au système endo-cannabinoïde (SEC).


Mode d’action du CBD dans le SLG


Le mode d’action anti-épileptique du CBD reste toutefois encore discuté, certains estimant qu’il agit via les récepteurs du SEC, d’autres directement sur l’hyperexcitabilité des neurones via les canaux calciques.


Dans les deux cas, l’efficacité du cannabidiol par rapport au placebo en traitement adjuvant d’un traitement conventionnel a été prouvée par plusieurs études randomisées, chez des enfants et adultes atteints de syndrome de Lennox-Gastaut pharmacorésistant à au moins un médicament antiépileptique antérieur. Cette supériorité du cannabidiol en traitement adjuvant a été mise en évidence sur la variation de la fréquence totale des crises avec chute et sur la réduction d’au moins 50 % de la fréquence totale des crises convulsives avec ou sans chute.


L'évaluation sur l’impact à long-terme sur la morbi-mortalité est en cours, notamment sur la détérioration neurocognitive, le développement psychomoteur et la qualité de vie des enfants et/ou de leurs aidants.


On peut estimer a priori un impact positif sur la mortalité, la réduction des crises épileptiques réduisant de facto le risque de mort subite du sujet épileptique (MSIE), appelée aussi mort par crise de grand mal.